Gouvernement libéral : les nouveaux Fransaskois entre satisfaction et attentes
Après la victoire des libéraux, des familles et membres de la communauté francophone immigrante en Saskatchewan réagissent aux résultats des élections fédérales.
Manpreet, 37 ans, venu d’Inde en 2011 en tant qu’étudiant international, aujourd’hui marié et père de deux filles, salue la réussite du Parti libéral, « historiquement connu pour ses politiques d'immigration plus souples et inclusives ».
Cette victoire nourrit un certain optimisme chez les étudiants internationaux et les titulaires de permis de travail temporaire, souvent confrontés à des délais d’attente importants ou à des incertitudes administratives.
Pour beaucoup d’entre eux, cette réélection signifie qu’il y aura potentiellement une accélération ou une simplification des processus menant à la résidence permanente.
Les mesures prises par les libéraux dans le passé, telles que l’augmentation des seuils d’immigration, la création de programmes pilotes régionaux et le soutien accru aux réfugiés, renforcent cette perception.
Le bon choix ?
Zak, originaire du Maroc, immigré en 2006 au Québec et installé en Saskatchewan depuis cinq ans avec sa famille, se dit satisfait lui aussi de la victoire des libéraux.
Le quarantenaire se réjouit principalement du fait que Mark Carney dispose selon lui d’une capacité à défendre les intérêts du Canada sur la scène internationale.
« Parmi tous les candidats, c’est selon moi le camp libéral qui est le mieux positionné pour tenir tête à des dirigeants étrangers tels que Donald Trump, notamment en ce qui concerne les relations commerciales. »
Le résident permanent se réjouit aussi de la promesse du gouvernement libéral à réduire la taxe carbone.
« Cela représente, à mes yeux, un geste concret pour alléger le fardeau financier des citoyens tout en réévaluant certaines politiques environnementales afin de trouver un meilleur équilibre entre écologie et économie », juge-t-il.
Toutefois, l’électeur ressent une certaine déception face aux résultats obtenus par le Nouveau Parti démocratique (NPD).
« J’espérais qu’il puisse obtenir davantage de sièges à la Chambre des communes et ainsi jouer un rôle plus influent dans les décisions politiques. Malheureusement, le NPD a perdu du terrain, ce qui limite sa capacité à faire entendre des voix progressistes sur plusieurs enjeux sociaux importants. »
L’optimisme de mise
Pour Marianne, jeune célibataire venue du Burundi en 2017 sous la catégorie des travailleurs qualifiés, c’est l’économie qui prime.
La trentenaire attend de pied ferme que le nouveau mandat libéral apporte des mesures concrètes pour rendre la vie plus abordable.
Parmi ses espoirs, la baisse des prix de l’immobilier, qui atteignent des niveaux inégalés dans de nombreuses grandes villes du pays.
En outre, comme d’autres travailleurs, Marianne souhaite voir une réduction des taxes retenues à la source sur son salaire.
« Cela signifierait un revenu net plus élevé à la fin du mois, ce qui pourrait contribuer à améliorer ma qualité de vie », note-t-elle.
Surtout, la Fransaskoise d’adoption se dit « très soulagée que le Parti conservateur et son chef Pierre Poilievre n’aient pas remporté les élections ».
« Son programme, à mon avis, était trop radical et ancré dans une vision politique trop conservatrice, notamment en ce qui concerne les politiques d’immigration, les droits des minorités culturelles et religieuses, ainsi que certaines valeurs fondamentales du multiculturalisme canadien. »
Reste à voir si l’engouement perdurera.
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