Sonné par un serpent à sonnette

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Photo : Herbert Aust

Je ne voulais pas voir le serpent de si près. La mésaventure a eu lieu au parc national des Prairies, dans le sud de la Saskatchewan, un endroit connu pour sa beauté rude et ses serpents à sonnettes. L’incident avait eu lieu à ce temps-ci de l’année, et je m’en souviens comme si c’était hier. 

Je suis en compagnie de trois collègues, Francis, Hugues et Moustache. Francis est le seul d’entre nous à avoir déjà vu des serpents à sonnettes. Hugues, Moustache et moi voulons en voir aussi. 

Francis est notre guide parce qu’il sait où en trouver. Nous partons à pied vers un hibernaculum, c’est-à-dire une tanière à serpents. Un hibernaculum plonge dans la terre pour échapper au gel de l’hiver. Les serpents y passent la saison froide en groupe. À la fin de l’été et au début de l’automne, les serpents se rassemblent autour de l’ouverture, ce qui augmente la chance de les voir. 

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La rivière Frenchman serpente à travers le parc national des Prairies. Situé dans le sud de la Saskatchewan, le parc est un endroit où l’on trouve des serpents à sonnettes. Photo : Dominique Liboiron

Après une longue marche dans la prairie, Francis nous dit que l’hibernaculum n’est pas loin. Il commence à scruter l’herbe. Soudainement, notre guide sursaute et lâche un cri ! Tout près d’où il vient de poser ses pieds se trouve un serpent à sonnette. Francis l’a seulement vu à la dernière seconde. Ces reptiles sont bien camouflés et difficiles à voir. 

En raison du saut de Francis et de la présence de ces serpents venimeux, nous ressentons tous une concentration intense. Francis nous a emmenés au bon endroit : voilà cinq, six puis sept serpents. Nous sommes à la fois contents et appréhensifs. 

Il ne fait pas encore très chaud ce matin, alors les serpents, qui ont le sang-froid, sont un peu endormis par la température et donc moins aptes à nous avertir avec leur sonnette. Avant chaque pas, nous devons bien examiner l’herbe devant nous.

Je fais un pas et je ressens quelque chose de mou sous mon pied. Je sais exactement ce que c’est. Mon cœur tombe. « Oh, non », me dis-je. Et, soudainement, mes instincts prennent le contrôle. Sans même y penser, je saute dans les airs. Le serpent se lance vers moi et tente de mordre ma cheville. Dieu merci, il manque son coup. Quand j’atterris, le serpent se trouve entre mes pieds, alors je saute de nouveau, mais cette fois en reculons loin de ses crocs. 

Hugues demande ce qui est arrivé. Francis répond : « Tout ce que je sais, c’est que Dominique a sauté dans les airs et qu’il a dit un mauvais mot. » 

C’est le moment de partir, suggère Moustache. Il passe en premier et cogne le sol devant lui avec sa canne de randonnée pour avertir les serpents. Nous suivons exactement son trajet et, quelques minutes plus tard, les serpents loin derrière nous, nous nous sentons en sécurité. Même si je sais que je suis sain et sauf, l’adrénaline me fait grelotter et ma bouche est très sèche. Je n’ai plus trop le goût de voir des serpents à sonnettes. 

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