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Le Fil fransaskois

La cuisine et la littérature camerounaises à l’honneur

C’est dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs que s’est tenu l’atelier Saskcuisine animé par la communauté camerounaise de Saskatoon. Entre plats atypiques, spectacle culturel, littérature africaine et exposition, tout était au rendez-vous pour plonger les invités dans un environnement exotique.

Au menu de l’atelier, des épinards sautés aux crevettes, accompagnés de banane plantain et de riz sauté aux crevettes. Comme dessert, de l’ablo sous forme de bouillie.

Côté boisson, les invités ont eu l’occasion de découvrir une spécialité camerounaise, le foléré, faite à base d’oseille ou d’hibiscus et imprégnée de saveurs d’ananas.

Hermine Valérie Choualeu et Hélène Kassoudaho ont tenu les rênes de l’atelier comme animatrices, accompagnées par une vingtaine de bénévoles. 

Le choix du plat principal s’explique par l’envie d’inciter la population locale à cuisiner à son tour des plats camerounais à la maison.

« C’était une bonne façon de ramener des légumes dans les plats avec des saveurs camerounaises et de permettre aux participants de facilement reproduire chez eux les plats concoctés », explique Hermine Choualeu.

« J’ai vu des participants couper, tremper et frire du plantain, goûter à des épices, c’est autant de petites choses qui montrent que les gens ont une ouverture d’esprit », ajoute l’animatrice.

À la page de la littérature africaine

L’Apéro-franco camerounais qui a suivi l’atelier de cuisine a permis au public de découvrir un autre aspect du talent africain.

En effet, dans le cadre du partenariat avec la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS), il a été question de production littéraire africaine.

La soirée a ainsi été marquée par l’interprétation et la lecture par Mamadou Bah d’un texte poétique de l’écrivain sénégalo-camerounais David Mandessi Diop.

Réalisateur de téléfilms, Mamadou Bah est lui aussi un écrivain, d’origine guinéenne, qui s’illustre dans la production de textes poétiques et théâtraux.

Auteur en 2016 du recueil Amour et peine publié aux Éditions Édilivre à Paris, il a ensuite intégré le Cercle des écrivains de la Saskatchewan. Il a fait publier tout récemment certains textes poétiques dans l’Anthologie de la poésie franco-manitobaine de J.R. Léveillé. L’auteur a aussi animé plusieurs ateliers de théâtre dans des écoles.

Dans le cadre de la célébration du Mois de l’histoire des Noirs, Mamadou Bah a été convié à rédiger trois textes sur la discrimination raciale et les stéréotypes dont les minorités sont victimes au Canada.

« Mais ces textes traitent d’autres questions que de la couleur de la peau, précise l’auteur, on aborde aussi la discrimination basée sur l’orientation sexuelle par exemple. »

Approché par la Troupe du jour de Saskatoon (LTDJ), Mamadou Bah a également été sollicité pour proposer des textes de théâtre « destinés aux écoles afin de sensibiliser les élèves sur les effets néfastes de la discrimination raciale ».

Le dramaturge est convaincu que s’exprimer sur ces sujets peut entraîner un changement des mentalités.

« Le simple fait d’en parler, de donner des conférences permet de sensibiliser sur les choix des mots, des mots qui peuvent avoir un impact négatif », soutient l’homme de lettres.

Malgré ce travail, Mamadou Bah incite à aller au-delà : « Il faut qu’on parle des réalités actuelles. On a des élèves africains dans nos écoles qui sont parfois victimes de décrochage ou qui ont de la peine à s’intégrer parce qu’ils subissent des choses. Quelques témoignages que j’ai pu recueillir de certains de ces élèves font froid dans le dos. »

D’autres talents à ne pas manquer

En outre, la soirée a été égayée par la prestation chorégraphique d’un jeune groupe de danse camerounais qui s’est déhanché sous le rythme de l’afro-beat.

Une exposition présentait aussi les grandes figures camerounaises, les vêtements et autres artefacts du pays.

Quant à eux, les plus petits ont pris part à des activités de peinture, de dessin et de coloriage qui « mettaient en avant la fierté africaine et camerounaise, mais aussi soulignaient la capacité d’adaptation et une ouverture d’esprit à la culture de l’autre », indique Hermine Choualeu.

Pour Dorcelle Foppa, d’origine camerounaise, étudiante dans la province depuis un an, prendre part à la décoration et à la cuisine en valait la peine : « En moins de quatre heures, j’ai pu rencontrer d’autres personnes que des Camerounais grâce à cette inclusion », témoigne-t-elle.

« En venant au Canada, on m’avait parlé du froid et de ses extrêmes. Sans moyen de transport personnel, tu dois réfléchir par deux fois avant de sortir. Donc, pendant l’hiver, je sors uniquement pour le travail. Je pratique de la natation, mais c’est difficile pour moi de sortir sous le froid extrême », partage-t-elle.

Pour Hermine Choualeu qui réside au Canada depuis plusieurs années maintenant, ce genre de rassemblement est une occasion de ne pas se laisser décourager.

« Les températures extrêmes en hiver suscitent de la nostalgie par rapport au beau temps qu’il fait au Cameroun, mais en même temps on se recommande de voir les choses autrement, en se disant qu’on a de la chance d’être sur un sol qui offre encore des opportunités et qui reconnaît des talents », ponctue-t-elle.

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